L’Ecole Supérieure de Journalisme, des Métiers de l’Internet et de la Communication (E-jicom) a abrité du 15 au 20 mai 2017 un atelier de « création sonore » à l’intention de ses étudiants.
L’atelier entre dans le cadre du projet « écouter le monde », initié par Monica Fantini productrice de l’émission « écouter Paris » sur RFI (Radio France international).
Outre E-jicom au Sénégal, le projet « écouter le Monde » est porté par trois autres partenaires : RFI avec Monica Fantini qui assure la direction du projet, le Conservatoire de Musique Benedetto Marcello de Venise et l’association bruxelloise « Bruxelles nous appartient ».
L’atelier de Dakar, qui se tenait à la suite d’activités similaires à Bruxelles et à Venise, a permis aux six étudiants ayant pris part à l’atelier de découvrir la « puissance du son », comme le dira l’un d’eux lors d’une belle et émouvante cérémonie de clôture.
A l’ouverture de l’atelier, Oumar Sall, poète et acteur culturel reconnu de la scène sénégalaise et africaine, avait gratifié le public d’une belle leçon inaugurale sur le son, cette « fille des désirs de pouvoir ».
Outre les six participants, les cérémonies d’ouverture et de clôture de l’atelier ont réuni l’ensemble des étudiants de l’établissement et quelques invités, donnant ainsi l’occasion d’échanges riches sur la place des « sons du quotidien » dans l’actualité.
Pour les six étudiants au coeur de l’action, il a fallu mettre tout cela en pratique : pendant toute une journée, ils ont pris d’assaut divers endroits de la capitale sénégalaise pour y collecter les sons les plus emblématiques, et passer le reste de leur temps à leur donner un sens et à les mettre en contexte.
Au terme de cinq jours d’intenses travaux, encadrés par Monica Fantini et son complice Michel Creis, ils ont présenté à leurs autres camarades, à l’administration de l’école et à des invités, le résultat de leur travail.
Du ronronnent des moteurs aux départs des « cars rapides » à la pirogue poussée vers la mer par des pêcheurs qui chantent, des bêlements de moutons aux cris de joie des enfants qui s’amusent à la plage, ou encore le brouhaha matinal du « Marché aux poissons », tout y passe.
A l’arrivée de belles cartes postales sonores de Dakar, à l’image de ce témoignage touchant sur la migration raconté par un ex-candidat au voyage qui n’a pas réussi.
Invité à la clôture, le caricaturiste et dessinateur de presse Omar Daikité, dit Odia, s’est amusé à capturer en « images » ces productions sonores, fruit de l’atelier.
Pour E-jicom, engagée dans divers partenariats et résolue à sortir ses étudiants de la routine des salles de classe, ce fut une autre expérience innovante. Elle vient s’ajouter à d’autres qui font de cette école un véritable laboratoire où s’expérimentent de nouvelles manières de penser et de pratiquer le journalisme et la communication.
L’école, qui abrite déjà un laboratoire de fact-checking (en partenariat avec Africa Check) fait figure de pionnier dans ce nouveau champ d’expérimentation du journalisme de demain.