L’Ecole Supérieure de Journalisme, des Métiers de l’Internet et de la Communication vient de lancer un nouveau programme dénommé « Ethique et Excellence dans le Journalisme – EEJ » dont l’objectif principal est de promouvoir l’éthique professionnelle, la déontologie et l’excellence dans les médias au Sénégal.
Le programme a été initié en partenariat avec le European Journalism Centre, basé au Pays-Bas, et bénéficie de l’appui du gouvernement néerlandais.
Le coup d’envoi effectif du programme a été marqué par une cérémonie sobre mais riche en débats, organisée le 11 mai 2017 dans les locaux de l’établissement, avec notamment la tenue d’une table ronde ayant regroupé différents acteurs du secteur.
An nombre des organisations ou institutions présentes figuraient le CDEPS (Conseil des Editeurs et Diffuseurs de Presse du Sénégal), le SYNPICS (Syndicat national des Professionnels de l’Information et de la Communication, l’APPEL (Association des Professionnels de la Presse en ligne), l’UNPS (Union nationale des photojournalistes du Sénégal, le CESTI (Centre d’Etudes des sciences et techniques de l’information), le site spécialisé Africa Check et l’ONG ARTICLE XIX.
En invitant toutes ces structures à la cérémonie, la direction d’Ejicom a voulu matérialiser l’appel fait à tous les acteurs concernés de « réfléchir ensemble » sur les problèmes qui affectent la pratique journalistique au Sénégal.
La rencontre a permis d’identifier les principaux obstacles à une bonne appropriation de l’éthique et des bonnes pratiques journalistiques, notamment la question de la formation, la corruption, les conflits d’intérêts, les conditions de travail des journalistes, le peu d’attention prêtée à la qualité des contenus, etc.
Il a également été question des nombreuses dérives qui ternissent l’image de la profession, comme le flot de « fake news » (fausses nouvelles) souvent diffusées par les médias sans vérification. Il en est de même des défis posés par les évolutions technologiques et plus particulièrement l’avènement du numérique – prolifération de sites d’information en ligne, montée en puissance des réseaux sociaux.
Tous les participants ont mis l’accent sur l’urgence qu’il y a à améliorer les pratiques professionnelles des journalistes et la qualité des contenus médiatiques, au risque de laisser un beau métier mourir.
Parmi les recommandations et solutions suggérées figurent la nécessité d’une meilleure formation, d’un encadrement et d’une reconnaissance des jeunes journalistes avec un grand potentiel et surtout passionnés par la profession.
Les débats de la table ronde ont été modérés par Assane Diagne, rédacteur en chef du site francophone d’Africa Check, un autre partenaire d’E-jicom grâce auquel la pratique du « fact checking » est en train petit à petit d’entrer dans les moeurs journalistiques au Sénégal et ailleurs en Afrique francophone.
Le programme EEJ comporte plusieurs volets dont notamment, la formation et l’encadrement des jeunes journalistes à travers des ateliers et un programme de mentorat, la publication d’un bulletin de fact-checking par les étudiants d’Ejicom, le soutien à la production d’articles de qualité dans les médias intéressés ainsi que des mécanismes pour susciter une saine émulation dans le but de garder les meilleurs journalistes dans la profession.